Nîmes
Sport
Par Chay Christophe
Publié le 09/11/2022 à 14:41

Nîmes : Ultime adieu au Stade des Costières, antre du Nîmes Olympique de 1989 à 2022

Conçues et pensées par Jean Bousquet à la fin des années 80 pour succéder au mythique stade Jean-Bouin, les Costières ont été l’antre du Nîmes Olympique dès le printemps 1989. Un stade moderne et novateur à l’époque, édifié par le prestigieux architecte italien Vittorio Gregotti, sous l’égide de Jean Agot, adjoint aux Sports de la Ville de Nîmes de 1983 à 1995. Un père spirituel des Costières, supporter inconditionnel du Nîmes Olympique, qui est revenu au coeur de « son » stade, quelques semaines avant sa destruction.


Priorité du service des sports nîmois, le Stade des Costières disposait des dernières innovations en termes de sécurité, quelques années après le drame du Heysel. Il a été le premier stade à proposer des grilles coulissantes mais s’est aussi largement inspiré des infrastructures de l’enceinte monégasque de Louis-II. Avec ses quatre bâtisses disposées aux angles du stade, les Costières ont proposé de nombreuses salles multisports pour que les clubs nîmois puissent pratiquer une dizaine de disciplines différentes, de la gymnastique à l’escrime, en passant par le billard, les échecs ou encore l’escalade.


De nombreux champions olympiques y sont venus parfaire leur préparation en vue des JO, à  l’image de la gymnaste nîmoise Ludivine Furnon, championne d’Europe en 2000, qui y avait ses habitudes. Un stade qui enregistra son record de fréquentation un 7 mai 1989 pour un quart de finale de championnat de France de rugby entre Toulon et Béziers avec plus de 26.000 spectateurs. Un match qui s’était déroulé quelques mois après la partie inaugurale du 15 février 1989 entre la France A’ de Basile Boli et Bernard Casoni et les Pays-Bas A’ d’un certain Dennis Bergkamp.


Sans atteindre les sommets de ferveur et de haut niveau de Jean-Bouin, les Costières ont permis d’écrire quelques grandes pages de l’histoire du Nîmes Olympique : de la montée en D1 avec René Girard pour sa dernière saison en tant que joueur en 1991 jusqu’à celle de 2018 avec la génération Ripart, en passant par l’épopée 1996 en Coupe de France jusqu’à la finale du Parc des Princes, la victoire inoubliable face à Montpellier, l’aventure en Coupe des Coupes ou l’élimination de 4 clubs de Ligue 1 de la Coupe de France 1995 alors que les crocos évoluaient en National… 1991, année d’une remontée mais aussi année du prix de la Ville la plus sportive de France partagée entre Nîmes et Épinal.


Lancé en septembre 1987, le chantier des Costières durera un peu plus d’un an avec l’édification d’un stade dont le coût est estimé à quelques 32 millions d’euros, budget pharaonique pour l’époque (212 millions de francs).  Un stade qu’aura bien connu Patrick Champ, président des Anciens du Nîmes Olympique, et qui s’assoira à deux reprises sur le banc d’entraîneur des crocos, en 1984 (Jean-Bouin) et 2003 (Costières). Deux témoins qui revisitent les coulisses du stade voué à disparaître dans quelques mois à travers la fresque historique du club…


Invités : Dr Jean Agot (adjoint aux Sports de la Ville de Nîmes de 1983 à 1995, « père » du Stade des Costières), Patrick Champ (président des Anciens du Nîmes Olympique, ancien joueur, entraîneur et directeur du centre de formation du Nîmes Olympique).