Futur stade des Costières et halle des sports à Nîmes : "Tout sera payant", confirme Rani Assaf

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  • Le futur stade des Costières, porté par Rani Assaf, actionnaire majoritaire de Nîmes Olympique.
    Le futur stade des Costières, porté par Rani Assaf, actionnaire majoritaire de Nîmes Olympique. DR
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Frédéric PRADES

La réunion publique de clôture sur la concertation du projet des Costières et de la halle des sports a eu lieu mercredi 20 octobre. Le patron des Crocos met des sous et en veut en retour.

Commencée le 21 septembre, la concertation autour du projet des Costières et de la halle des sports s’est achevée mercredi soir au mas Merlet. Durant un mois, ceux qui le souhaitaient ont pu s’exprimer.

La concertation en chiffres

Depuis l’ouverture de la concertation, le 20 septembre, 70 personnes (des politiques, des membres d’associations résidentes des Costières, des comités de quartiers, des particuliers, des journalistes) ont participé aux trois ateliers programmés (”environnement et mobilité”, “sport professionnel”, “relocalisation des associations”).

Deux contributions ont été apportées, celle de Nîmes citoyenne à gauche, les élus d’opposition au conseil municipal, et celle de l’association de commerçants “Cœur de Nîmes”.

Par ailleurs, 101 questions ont été posées, 50 sur le stade, 26 sur le nouveau quartier, 15 sur la halle des sports et 10 sur l’Espace création. Ces chiffres ont été arrêtés le 15 octobre. Ils seront affinés puisque la concertation prenait fin le 21 octobre à minuit.

Le bilan complet sera remis par les deux garantes, Anne-Marie Charvet et Catherine Waléry, à la commission nationale du débat public et aux maîtres d’ouvrage des projets. "Au regard de ce que l’on va prescrire, ils pourront retenir ou rejeter nos recommandations", a précisé Anne-Marie Charvet.

Pour mémoire, le projet des Costières, porté par Rani Assaf, l’actionnaire majoritaire de Nîmes Olympique, qui va racheter le stade et les abords à la Ville pour 8 M€, consiste à la destruction de l’existant et à la construction d’un nouveau stade (en service mi-2026) et prévoit à côté un vaste projet immobilier pour un investissement de 250 M€.

De l’autre côté de l’autoroute, le patron des Crocos prend en charge l’installation d’un stade provisoire de 10 000 places (mise en service en 2022) à côté duquel la Ville, elle, financera à hauteur de 17,9 M€ hors taxes une nouvelle halle des sports (mise en service mi-2024) destinée à accueillir une partie des associations sportives qui seront délogées des Costières.

La Ville, Rani Assaf, les architectes des futurs stade et quartier et de la halle des sports ainsi que les deux garantes participaient à la réunion publique de clôture sur la concertation d’un vaste projet.
La Ville, Rani Assaf, les architectes des futurs stade et quartier et de la halle des sports ainsi que les deux garantes participaient à la réunion publique de clôture sur la concertation d’un vaste projet. MIDI LIBRE - F. P.

Questions et réponses des principaux points abordés.

1. Les parkings seront-ils payants ?

OUI. Durant la concertation, Rani Assaf avait laissé planer le doute sur une possible gratuité des parkings qui seront situés dans le périmètre qu’il va acheter à la Ville. Il l’a levé lorsque Midi Libre lui a demandé si les parkings seraient payants. "Oui", a-t-il lâché.

Les jours de match et les autres. "Tout est payant", a-t-il ajouté lorsqu’un supporter lui a demandé si la gratuité pouvait être accordée aux personnes à mobilité réduite pour lesquelles il envisage toutefois de consentir un tarif spécial.

Cela concerne les 1 900 places de stationnements dédiées au stade et les 700 destinées au nouveau quartier mitoyen. Les jours de match, avec une surface d’exploitation de 6 500 m² propre au club, l’objectif du projet est d’étaler les arrivées et départs en proposant une offre élargie aux spectateurs.

2. En cas de descente, le projet sera-t-il remis en cause ?

NON. Il y a quelques semaines, la question aurait semblé ridicule. Mais sept matches sans victoires plus tard, qui placent les Crocos à la 13e place à cinq longueurs du premier relégable, il n’était pas inutile de la poser. Une relégation en National entraînerait-elle une remise en cause du projet ? "Non" a assuré Rani Assaf.

Il faut dire que d’ici la fin de saison, les travaux du stade de substitution auront déjà bien avancé, que l’acte d’achat des Costières aura été signé et que les permis de construire des nouveaux stade et quartier auront été déposés. Difficile, dans ces conditions, de revenir en arrière. La livraison du nouveau stade intervenant début 2027, ça laisserait du temps pour remonter.

Les footballeuses de Nîmes Métropole vont encore déménager

Le stade annexe des Costières va disparaître. Du coup, les footballeuses de Nîmes métropole Gard, qui évoluent dans le championnat de division 2, vont devoir trouver un nouveau point de chute. Ce pourrait être au stade Marcel Rouvière où la ville prévoit l’amélioration de l’éclairage.

En tant que section féminine, le club du président Christian Taves a espéré un temps intégrer l’association Nîmes Olympique. Mais ça n’entre pas trop dans les plans de Rani Assaf. Depuis sa création, ce sera le cinquième déménagement du club qui a successivement joué à Redessan, Manduel, Marguerittes et sur l’annexe.

3. Y’aura-t-il des abonnements dans le nouveau stade ?

OUI MAIS. La politique tarifaire, assez élevée et sans le moindre abonnement, a fait grincer des dents. Rani Assaf a d’ailleurs lâché du lest il y a peu en baissant de 5 € les places en pesage.

Il lui a donc été demandé si des abonnements seraient disponibles lorsque le club prendra possession de son nouvel outil de travail. C’est un "oui mais" qu’a lancé le patron des Crocos sous réserve que la situation sanitaire soit revenue à la normale.

Sa réponse : "Il y en aura, mais peut-être pas dans toutes les tribunes." Tout dépendra aussi des relations qu’il aura d’ici là avec les Gladiators, les ultras. Elles étaient courtoises mercredi. Mais elles sont fraîches d’ordinaire.

Le quartier et de la halle des sports.
Le quartier et de la halle des sports. DR

Les transports et les commerces, deux dossiers classés sensibles

Dans ses conclusions, mercredi, Anne-Marie Charvet, préfète de son état et garante de la concertation, s’est attardée sur la question des transports autour de la nouvelle halle des sports et sur celle des commerces qui trouveront place sur les 5 000 m² de surface prévus dans le nouveau quartier.

Transports autour de la halle, une organisation à préciser

À propos des transports, elle a suggéré à la Ville "un travail en toute transparence avec le Département et l’Agglo pour l’organisation des transports qui n’a pas été suffisamment abordée et précisée". Actuellement, la route départementale voisine enjambant l’autoroute est régulièrement saturée, la ligne du trambus est à plus de 800m et l’offre se concentre sur les lignes 8 et 43.

Quelques minutes plus tôt, Julien Plantier avait promis une réflexion "avec une ligne structurante pour 2022 et une augmentation des fréquences sur certains horaires". La veille de cette réunion de clôture, les élus d’opposition de Nîmes citoyenne à gauche avaient regretté "que rien n’ait été prévu en amont en matière de transports dans cette zone" qui va devoir notamment faire face à une forte affluence les jours de match quand les Nîmois vont jouer, probablement de 2022 à 2026, dans le stade provisoire.

Nouveau quartier : les types de commerces restent à préciser

La question des commerces dans le nouveau quartier était aussi une interrogation des élus de gauche. Elle est reprise par la garante qui estime qu’il serait judicieux de donner "les types de commerces" qui investiront ces nouveaux lieux.

Présents à la réunion, Valérie Bénier et David Kohen, respectivement présidente et secrétaire de Cœur de Nîmes, l’association de commerçants du centre-ville, redoutent une nouvelle zone commerciale qui dépeuplerait un peu plus le centre-ville. "Ce ne seront que des commerces de proximité" a assuré Jean-Paul Fournier. "Il n’y aura pas d’extension du type Carré sud ou Cap Costières", a ajouté en écho Julien Plantier.

Rani Assaf s’est aussi voulu rassurant. "On n’est pas de l’autre côté de l’autoroute" a-t-il dit en référence aux zones commerciales situées au sud de l’A9. Il n’a pas donné plus de précisions. Mais il a promis, à la tribune, à l’adresse des deux commerçants présents : "On rentrera dans les détails quand on se rencontrera." 

Valérie Bénier et David Kohen, qui ont pu discuter en aparté avec le président des Crocos, disent avoir été "en partie rassurés". Ils attendent néanmoins beaucoup de la réunion tripartite à laquelle prendra part aussi la Ville. Et espèrent que leurs doutes seront levés.

4. Le nouveau quartier bénéficiera-t-il du label Eco ?

NON. Dans la présentation du projet, Rani Assaf et le maître d’ouvrage avaient parlé d’ÉcoQuartier pour qualifier les bureaux, résidences et commerces construits à côté des Costières.

"C’est un label qui obéit à un certain nombre de contraintes" avaient, en substance, pointé, mercredi matin en conférence de presse, le groupe d’élus Nîmes citoyenne à gauche puis, dans un communiqué, la section nîmoise d’Europe Écologie Les Verts.

Dans la présentation, mercredi soir, faite par Rani Assaf, plus de trace d’ÉcoQuartier. Il promet que le quartier s’inscrira dans une démarche respectueuse de l’environnement, mais il ajoute : "On préfère faire du concret et pas des labels."

5. Des logements sociaux dans le nouveau quartier ?

NON. Dans l’acte de vente du stade et des abords, la Ville de Nîmes aurait pu exiger de Rani Assaf qu’il prévoit des logements sociaux parmi ceux qu’il va construire dans le nouveau quartier qui comportera aussi des bureaux, une résidence étudiante, une autre pour les seniors, des hôtels, des commerces.

C’était une demande du groupe d’opposition Nîmes citoyenne à gauche et de la section nîmoise d’EELV mais elle a été balayée d’un revers de main par le maire, Jean-Paul Fournier.

Conséquence de l’arrivée de 1 000 habitants supplémentaires, la Ville annonce en revanche une étude pour l’agrandissement de l’école Capouchiné et un travail sur la redéfinition de la carte scolaire.

Billard, échecs et scrabble à l’Espace création

Trois disciplines, le billard, le scrabble et les échecs, ne trouveront pas place dans la nouvelle halle des sports. Elles seront relogées à l’Espace création où elles cohabiteront avec l’école des Beaux-arts.

C’est un bâtiment qui est situé rue des Amoureux, en bordure du boulevard périphérique, juste en face du lycée Philippe-Lamour. La Ville va investir 2,4 M€ pour rénover cet espace facilement accessible en transports en commun.

La municipalité envisage par ailleurs d’acquérir la parcelle voisine, où se situe actuellement une maison témoin, pour en faire un vaste parking. Elle est en négociation avec le propriétaire, a-t-on appris mercredi soir. La consultation pour le maître d’ouvrage sera lancée d’ici la fin de l’année pour un choix en mars 2022.

"Les associations résidentes seront associées à la coconstruction et l’école des Beaux-arts sera maintenue dans ses locaux durant les travaux" a promis, mercredi, Julien Plantier, premier adjoint, délégué à l’urbanisme. La mise en service du bâtiment est prévue pour mi-2024. D’ici-là, les trois associations resteront au stade des Costières, comme les autres d’ailleurs.

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