L'avenir flou du stade des Costières un an après avoir accueilli un dernier match de Nîmes Olympique

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    Samedi 5 novembre 2022, on parlait du dernier match de Nîmes Olympique aux Costières mais cela n'est plus certain... Archive Giacomo Italiano
Publié le , mis à jour
Eric Delanzy

Samedi 5 novembre 2022, ce devait être la der aux Costières lors de la victoire de Nîmes Olympique face aux Girondins de Bordeaux. Mais plus rien n'est si sûr aujourd'hui. Explications.

Samedi 5 novembre 2022. La joie, la fureur, la ferveur, la communion. Dimanche 5 novembre 2023. La tristesse, le silence, la torpeur, l’abandon. Et un même sentiment de nostalgie.

Il y a un an jour pour jour, Nîmes Olympique réalisait un ultime exploit dans son stade des Costières version XXe siècle. Les coéquipiers de Benoît Poulain faisaient tomber le leader de Ligue 2, les Girondins de Bordeaux (1-0), devant près de 10 000 spectateurs (9 462 exactement). Une dernière victoire et un dernier but de Jean N’Guessan (dès la 6e minute) pour l’Histoire, croyait-on…

Le projet de démolition- reconstruction retoqué… et abandonné par Rani Assaf

Aujourd’hui, rien n’est moins sûr. L’enceinte inaugurée en 1989, mal, peu ou pas entretenue, devait laisser la place au projet de Rani Assaf, 250 millions d’euros pour le prix d’un nouveau quartier (logements, commerces, bureaux, etc.), dont 80 pour un stade du XXIe siècle et de 15 000 places. La commission nationale d’équipement commercial (Cnac), en rendant un avis défavorable au projet (notamment son volet commercial), et la Ville, qui l’a d’abord soutenu avant de s’en désolidariser cet été suite à la dégradation de ses relations avec le président de NO, en ont décidé autrement.
La municipalité vient de signer le refus de permis de construire, comme l’a indiqué à Midi Libre le premier adjoint Julien Plantier.

Le compromis de vente signé avec la SAS Nemau de Rani Assaf (prix du stade, 8 M€, fixé par les Domaines, donc l’État) devient caduc. M. Assaf peut toujours déposer un nouveau permis de construire, mais ce n’est pas la tendance : ce serait trop long, et coûteux.

Un an après le but de N’Guessan, il n’y a plus de projet, plus de démolition-reconstruction prévue, plus de nouveau stade. Il y a un stade des Costières à rénover, qui n’est plus homologué, même pour le National. Et un stade des Antonins de transition alors qu’il n’y a plus de transition.

Où va jouer Nîmes Olympique quand la convention de cinq ans Ville-club prendra fin et que l’enceinte provisoire devra être démontée, c’est-à-dire en 2027-2028 ? Ou même avant, si Rani Assaf prend ses cliques et ses claques et vend le club, ce que beaucoup souhaitent, d’ici là ?

Des centaines de milliers d’euros pour l’urgence, des millions pour la rénovation

La balle est dans le camp de la mairie. Julien Plantier, 1er adjoint au maire délégué à l’urbanisme, se veut rassurant : "Il est hors de question que Nîmes Olympique joue ailleurs que sur le territoire de la commune". Soit. Mais si le stade n’est plus aux normes ? Rouvert aux féminines de Nîmes Métropole après le départ des Crocos, il a été refermé après une poignée de mois de pratique des footballeuses, et un dernier match entre les U19 nationales et celles de Saint-Etienne (0-1) dimanche 10 septembre.

Pour plusieurs raisons que détaille ici Nicolas Rainville, adjoint de Jean-Paul Fournier chargé des sports : "La Fédération accordait déjà une dérogation à Nîmes Olympique pour y évoluer. Le stade n’est plus homologué au niveau des conditions d’accueil du public. Le dispositif sécurité incendie (SSI), indispensable dans des établissements recevant du public (ERP), est obsolète. L’éclairage est bon sur le plan vertical, mais insuffisant sur le plan horizontal, l’installation de LED étant impossible sur les tribunes. Enfin, il y a le coût d’entretien, notamment de la pelouse, qui est élevé".

Un enjeu des prochaines élections municipales ?

M. Plantier résume : "Il en coûterait des centaines de milliers d’euros pour l’urgence et la mise aux normes, et des millions d’euros pour le rénover".

Sans les 8 M€ de la vente du stade, avec les plus de 20 M€ de la halle des sports (qui va accueillir fin 2024 les associations résidentes du site) de l’autre côté de l’autoroute, le coût des nouveaux terrains synthétiques de football, la modernisation envisagée du Parnasse pour le handball… cela fait beaucoup pour le budget des Sports de la Ville, sans parler du financement du futur palais des congrès.

Trop, sans doute, mais à moment donné, elle n’aura plus le choix. Le stade des Costières devrait ainsi être un enjeu des prochaines élections municipales en 2026.

Selon nos informations, aucune étude n’a encore été diligentée pour chiffrer le montant des travaux d’un monument sportif en péril, mais toujours debout. Avec des arbustes qui y poussent dans les travées, sans quelques sièges emportés par des supporters le 5 novembre 2022, en souvenir. De la communion à l’abandon.

Un rapport de 2017 qui révèle des désordres

En 2017, à la demande de la mairie de Nîmes, un rapport est commandé au bureau d’études techniques Mouton (BETM).

Il a pour but d’établir un diagnostic sur les buttes en terre armée du stade des Costières et, notamment, sur la zone des vestiaires côté terrain annexe (tribune Sud) où était observée une inclinaison du mur de façade.

Nous avons pu consulter ce rapport, qui souligne déjà "l’entretien très limité du stade depuis sa construction" et pointe de multiples désordres en son sein : gradins, loges et couloirs, galerie technique, absence depuis 25 ans de contrôle des témoins de durabilité sur l’ouvrage… et les vestiaires annexes. "Dans l’attente des travaux de renforcement, nous pensons qu’il est nécessaire de prévoir un déménagement de ces vestiaires, dans des ouvrages provisoires par exemple. En effet, aucun élément rigide dans le sens de la poussée n’est présent, et nous ne savons toujours pas si le phénomène (d’inclinaison) est réellement stoppé", détaille le bureau d’études. Pourtant, depuis, aucuns travaux n’ont été entrepris, alors que les filles du club de Nîmes Métropole les utilisent régulièrement pour s’entraîner et jouer sur le terrain annexe...

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Les commentaires (7)
Aquin Il y a 5 mois Le 29/11/2023 à 14:26

le foot ce n'est plus depuis longtemps une affaire de sport : c'est devenu une affaire de fric : on n'envisage plus de construire un stade sans un bazar commercial lucratif à côté

fe Il y a 5 mois Le 05/11/2023 à 10:44

ca fait longtemps stade des Costieres le double du cout prévu initialement, du transbus exorbitant, la vente des costières une miette.....

legavot48 Il y a 5 mois Le 05/11/2023 à 08:32

Je ne connais pas la raison de la fin des Costières ?
Ce stade n'est pas ancien , on dilapide l'argent.

ferenk Il y a 5 mois Le 06/11/2023 à 11:54

Oui le rénover serait une bonne solution et il est beaucoup plus agréable que celui des Antonins